Tester ou prévenir ?

Comment dépenser 2,2 milliards d’euros sans résultats probants

Martine Wonner
3 min readDec 5, 2020

2,2 milliards d’euros, c’est le montant total de la facture des tests PCR à la charge de la Sécurité Sociale.

Cette somme peut paraître abstraite : c’est pourtant l’équivalent de la construction de 4 CHU en France ou 3,5 x le budget consacré au sport. C’est plus de la moitié du budget consacré à la culture.

Cette somme n’appellerait à aucun commentaire particulier si les résultats avaient été à la hauteur de l’argent public dépensé.

Le Président de la République, aidé de son Conseil scientifique a pourtant décidé, mais bien trop tard qu’il fallait tester, tester et tester. Faire enfin de la France le pays où l’on teste le plus, alors qu’il eut fallu, à l’instar de nos voisins allemands tester dès le mois de mars pour éviter l’effondrement de tout un pays par un confinement non territorialisé.

Certains diront qu’il fallait enfin donner le change dans l’action, d’autres qu’il fallait se prémunir de tout recours futur en masquant l’incapacité par des tableaux de chiffres.

Force est de constater que la fiabilité des tests ne permet pas de rendre compte aux français de la réalité de la contamination ni du niveau de l’immunité collective réelle. Un test ne reflète pas un état clinique. Dès lors, ces tests PCR, non spécifiques de la COVID19 sont de fait le plus souvent inutiles.

Alors déployer cette campagne massive sans protocole thérapeutique précoce ambulatoire, quels en sont les objectifs réels ? Dépister, tracer et isoler reste aujourd’hui une stratégie inadaptée et délétère pour la santé physique et psychique de nos concitoyens, avec pour conséquence la destruction économique et sociale de tout un pays

Naviguer à vue, dans le mépris le plus total de l’obligation de rendre des comptes sur les objectifs, n’est pas diriger dans le respect ni de la population, ni des institutions.

Il existe pourtant une autre voie.

Cette autre voie est celle de la prévention, simple, efficace et peu coûteuse à l’échelle individuelle et collective ; une véritable action de santé publique protectrice et bienveillante.

Cette prévention n’est pas celle de l’hypothétique vaccin qui nous est promis comme étant la seule voie possible vers un déconfinement total.

Nous devons repenser nos stratégies de prévention en incluant l’utilisation de molécules dont nous connaissons l’innocuité, mais surtout l’efficacité.

Ainsi, les nombreuses publications scientifiques parues dans plusieurs revues prouvent que des traitements préventifs, incluant notamment la vitamine D, fonctionnent, et ce n’est qu’un exemple.

L’Académie de médecine l’avait recommandé dans son avis en mai.

Oui le gouvernement aura un jour à rendre compte des dépenses publiques irrationnelles, prises le plus souvent sous le coup de l’émotion d’un Ministère de la santé isolé.

Devons-nous tourner le dos à des molécules tombées depuis bien longtemps dans ce que nous appelons le « domaine public » ? Ces molécules sont-elles devenues du jour au lendemain inintéressantes, serait-ce du fait de leur coût faible ?

Gouverner, c’est faire des choix et agir. Gouverner c’est agir en responsabilité envers les Français. Comment pouvons-nous accepter de laisser dépenser ces sommes colossales, sans aucun contrôle parlementaire, sur des tests inefficaces et coûteux, alors que de véritables alternatives existent.

Cela est d’autant inacceptable que l’hôpital public continuer à agoniser, malgré les promesses séguriennes de lendemains meilleurs.

À quand une véritable évaluation « bénéfices/ risques », sanitaire économique et sociale ?

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Martine Wonner

Psychiatre, Députée de la 4e circonscription du Bas-Rhin